Samuel Fossi, promoteur de l’antenne de Baham, a accepté de s’entretenir avec Agropoles Cameroun.
Programme Agropoles : Comment vont les activités de l’Agropole de production, de transformation et de commercialisation de la viande porcine des Hauts-Plateaux ?
Promoteur : Elles vont bon train. Nous sortons à peine de l’aboutissement du processus engagé depuis 2014. Nous ne pouvons que nous en réjouir. C’est encore tout le lieu de remercier vivement les acteurs qui ont animés ce processus.
Programme Agropoles : Qu’est-ce qui fonde votre nouvel enthousiasme ?
Promoteur : Nous nous réjouissons de la remobilisation des porteurs. Ils ont vraiment repris espoir même si le plus dur reste à venir.
Programme Agropoles : Vous avez, toutefois, des craintes. Pourquoi ?
Promoteur : Il y a des contreparties financières à lever. C’est urgent. Nombre de promesses nous été faites. Mais il presque toujours des écarts entre la parole donnée et l’acte posé. Sur le plan technique, nous éprouvons des difficultés à accéder aux géniteurs de qualité supérieure. C’est encore une structure d’Etat qui alimente les producteurs en porcelets hauts de gamme. Nous avons du respect pour la station Koundem dans le Noun. Mais elle se limite à une lignée de femelles déjà vieillissantes. Par ailleurs, la faible organisation du marché représente est un goulet d’étranglement en matière recherche de la plus-value, car l’un des plus grands slogans de la production c’est «vendre avant de produire ».
Un accent sur les chaînes de valeur
Programme Agropoles : Comment comptez-vous trouver des solutions à ces problèmes ?
Promoteur : Nos solutions consistent à nouer des partenariats économiques forts et durables avec les banques, les micro-fiances, les fournisseurs d’intrants et autres, notamment l’État dans le domaine de la recherche. Nous travaillons aussi activement les chaines de valeurs. Dans ce contexte, nous devons faire en sorte que les chaines de valeur mettent en évidence l’interdépendance de la production, du transport, de la transformation et de la commercialisation de nos porcs. L’amélioration de la coordination de nos activités dans la chaine permettra de réduire les coûts des transactions, tout en aidant à garantir la qualité et la sécurité de nos porcs. Cet ensemble de choses stimulera l’élaboration des stratégies de commercialisation de nos porcs et de leurs produits dérivés plus tard. La production, dans son contexte actuel, est notre principal cheval de bataille dans le souci de réduire le défiit en protéines animales. Nous avons pour objectif de mettre sur le marché 1 700 tonnes de viande de porcs par an.
Programme Agropoles : Quelle est votre stratégie de vente ?
Promoteur : Notre stratégie de vente ou de commercialisation repose, non seulement, sur la mise en relief des chaines de valeur ; mais aussi et surtout sur la mise à disposition de nos produits sous forme de découpe de manière à ce que la ménagère la moins nantie se retrouve toujours avec un morceau de porc dans son panier. Le second volet de vente consistera à monter une vraie usine de transformation du porc en saucisson, jambon et autres.
L’agropole porc à deux antennes
Le bassin départemental de production des Hauts-Plateaux a inspiré une structure de fonctionne ment particulière.
Original même par sa confiuration. L’Agropolede production, de transformation et de commercialisation de la viande porcine de Batoufam et de ses environs dispose d’une antenne à- Batoufam et d’une autre à Baham. Dans la première ville citée, les consommateurs de la viande de porcs espèrent recevoir 302 tonnes transformées. Daniel Nkonga Tado pe est déjà à pied d’œuvre. Ses unités d’engraissement attendent 2.960 porcelets. Leur engraissement exige un minimum de 1.544 tonnes d’aliments. Les unités de transformation et de commercialisation, quant à elles, sont défies de produire 3.768 porcs charcutiers. Tout ce volume de travail entend employer 71 personnes. Les emplois indirects sont estimés à 225. C’est un investisse ment de 758.639.100 francs. La dotation de l’État via le Programme Agropoles est de 270.318.375 francs. Les ambitions sont majorées à Baham. Samuel Fossi, le promoteur, rassure quant à la possibilité de produire 12.994 porcelets. Il a surtout les moyens de les alimenter à concurrence de 6.224 tonnes d’éléments nutritifs. Le public n’est pas en reste. 956 tonnes de viande transformées seront mises sur le marché. Le défi majeur consiste à approvisionner les unités de transformation et de commercialisation, soit 13.376 porcs. 150 citoyens y trouveront des emplois avec immatriculation à la Caisse nationale de prévoyance sociale. 350 saisonniers s’y rattacheront. La réussite du projet exige de mobiliser 1.840.868.600 francs. L’apport du gouvernement revient à 615.447.150 francs.
La création de cet agropole résulte de la faible compétitivité et performance des porciculteurs du bassin de production des Hauts-Plateaux. Les porteurs souffraient d’un déficit de maîtrise de tous les aspects de l’itinéraire technique et économique de conduite des élevages porcins durables et rentables. L’accès aux intrants constituait une autre cause de contre-performance. Les pistes des zones de production étaient à peine praticables. La conservation et la transformation de la viande de porc relevaient, soit de l’amateurisme, soit de l’impossible. Cet état des choses dopait les spéculations lors des opérations de vente.