Le MINEPAT s’est prêté un jeu de questions-réponses à l’issue de la visite de travail du 11 janvier 2017 à Mbalmayo.
Programme Agropoles: Monsieur le Ministre, que gagne le gouvernement à promouvoir le secteur de l’agro-industrie ?
MINEPAT : Il ne revient pas au gouvernement de gagner. Nous sommes ici pour faire gagner l’économie nationale dans sa globalité et encourager cette initiative que nous avons visité une usine qui est spécialisée dans la transformation de cacao. Vous vous en doutez bien, les économies d’Afrique centrale subissent une crise économique. C’est la conséquence de la chute des cours du pétrole. Et l’une des solutions à ce problème, c’est justement la transformation sur place de nos matières premières locales et la création de la richesse. C’est ce qui est entrain de ce faire ici.
Programme Agropoles: Kekem en 2016 et Mbalmayo en 2017. Quel sens donnez-vous à cette fxation sur la transformation du cacao ?
MINEPAT : Au début de l’année dernière, j’ai été à Kekem dans la région de l’Ouest du Cameroun pour un projet similaire. Il s’agit de prendre défnitivement cette trajectoire qui voudrait qu’au lieu que nous continuions d’être de strictes exportateurs de produits bruts, il faut désormais transformer sur place une bonne partie de cette production.
Cela nous permettra d’être beaucoup plus résilients, de nous mettre à l’abri des fluctuations des prix sur le marché international. En dernière analyse, ce n’est pas le gouvernement qui gagne en tant que tel. C’est plutôt l’économie nationale.
Ils ont réussi à démontrer ce que le gouvernement va récolter en termes de revenus fscaux.
Programme Agropoles: Comment appréciez-vous l’implication de la commune de Mbalmayo dans le projet ?
MINEPAT : Nous avons félicité les promoteurs de Fapam Industy. C’est une entreprise sociale et nous avons été heureux d’apprendre que la commune est aussi actionnaire. Avec cette initiative, ils vont encourager les producteurs locaux de cacao. In fne, c’est peut- être là que le gouvernement va gagner. Ils ont réussi à démontrer ce que le gouvernement va récolter en termes de revenus fscaux.
Programme Agropoles: Le ministère de l’Économie, de la Planifcation et de l’Aménagement du Territoire
MINEPAT : Chaque ministère agit en fonction de ses orientations pour la victoire fnale du Cameroun. Que ce soit le ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de Économie sociale et de l’Artisanat ou le ministère de l’Économie, de la Planifcation et de l’Aménagement du Territoire, nous avons appuyé cette initiative. Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural possède l’expertise technique pour suivre le projet. À l’heure actuelle, c’est presque 40% des coûts qui ont été apportés par le gouvernement. Nous sommes donc venus aujourd’hui, pour réceptionner ceux des matériels qui ont été fabriqués en Europe, plus précisément en Allemagne. D’autres matériels vont arriver.
Avant de transformer, il faut produire.
Programme Agropoles: Quelle politique le gouvernement met-il en œuvre pour appuyer le secteur privé agro-industriel?
MINEPAT : La politique que nous voulons mener au niveau du MINEPAT, pour aller dans le sens d’encourager ces initiative privées, c’est d’intervenir dans ce qu’on n’appelle « le haut du bilan » c’est-à-dire, renforcer les moyens de ces entreprises et faire en sorte qu’elles n’attendent pas toujours tout de l’Etat mais qu’elles soient en capacité d’aller rechercher des fnancements, dans les marchés fnancières et de crédits. Les promoteurs de FAPAM ont commencé à le faire. Ils ont déjà pris des contacts avec AFEXIMBANK qui est une banque africaine dont le siège est installé au Caire en Égypte et qui encourage les PME. Nous les encourageons ; le gouvernement est avec eux. Le Ministre de l’Agriculture et du Développement rural est aussi là pour le redire avec force. Comme vous le savez, avant de transformer, il faut produire. C’est donc pour dire que son rôle, c’est d’encourager la production de la matière première pour qu’on ait une usine et la matière première qui entre dans la fabrication.
Programme Agropoles: Quelle est la situation de la transformation du cacao au Cameroun ?
MINEPAT : Actuellement, nous transformons moins de 20%. Ce n’est pas assez. Mais avec les initiatives de Mbalmayo, Kekem et bien d’autres dans le pays, nous espérons que très bientôt, nous irons au delà de 30 ou 40%. Nous avons certains pays en Afrique comme le Ghana et la Côte d’ivoire dont l’objectif est de transformer près de 70%. Nous devons également viser cet objectif-là.