Le partenariat entre l’École pratique d’agriculture de Binguela et le Programme Agropoles sauve la réputation des tracteurs assemblés à Ébolowa dans la région du Sud.
La récurrence des tracteurs sur cale relève désormais d’un triste souvenir. C’est le constat du Coordonnateur national du Programme Agropoles, Adrian Ngo’o Bitomo. Les tracteurs de marque « Sonalyka » sont exploitables et les casses minimisables. Une opinion les a souvent dénigrés. Ils sont qualifés d’être peu appropriés à l’agriculture camerounaise. Le Programme Agropoles, acquéreur d’une centaine de tracteurs de 2012 à nos jours, est l’un des meilleurs clients de l’usine de tracteurs d’Ébolowa. Il apporte désormais un témoignage contraire à la médisance ambiante. En effet, ces tracteurs constituent le seul véritable gage mécanique à avoir donné à l’Agropole manioc de Batouri de labourer 157 hectares à travers ladite localité. Le chiffre est multiplié par presque 6 pour obtenir les 1.000 hectares mis en valeur au sein de l’Agropole soja de Mokolo. Ce sont une poignée d’exemples sur des gisements de possibilités exprimables par milliers. Certes, les tracteurs posent un problème d’habitacle ; les tractoristes sont exposés aux intempéries ; en cas d’averse ou de canicule, ils ont l’obligation de se mettre à l’abri à cause d’une pause mal venue. Mais il s’agit davantage d’un obstacle résiduel. La robustesse de l’équipement n’est pas entamée. À l’analyse et à l’expérience, les tracteurs d’Ébolowa s’abîment à cause de leur mauvais usage.
Tout engin agricole, butté contre la pierre ou les contre-forts, prend des coups. La solution consiste à réaliser une préparation de terrain rigoureuse. Elle exige de faire ressortir cailloux géants et racines avant de procéder aux labours. Un tel « coup de balai » est censé devancer le passage d’un tracteur. Paul Ange Dally, tractoriste et ancien boursier du Programme Agropoles à l’EPAB, s’en défend d’ailleurs : « quand le champ est bien préparé,il devient possible de labourer un hectare en 4 heures de temps ».Il s’agit d’une sorte de maintenance préventive. Elle devient indispensable à l’exploitation de tout tracteur. C’est davantage le cas des « Sonalyka », insiste le tractoriste de Batouri : « les souches, il faut savoir les esquiver. Il sufft d’une erreur ou d’un dérapage pour heurter quelque chose de solide. Du coup, tu as cassé un flexible». Les 75 chevaux de puissance supportent mal l’usure du temps et des dépannages. Même la querelle des pièces de rechange n’a pas lieu d’être. Les élèves tractoristes reçoivent également des enseignements de maintenance curative. Cette solution de dépannage est plus économique même si un éventuel entretien exécuté par la maison mère à Ébolowa rassurerait davantage les sceptiques.