Emmanuel Namba est l’un des gardiens du jour du Programme Agropoles.
L’agent le plus largué de son village. Des centaines de kilomètres éloignent le poste de travail d’Emmanuel Namba à son Mora natal. Ses parents et trois de ses frères y vivent de la culture des champs. Emma, de son diminutif, a l’oreille vissée au transistor pour prendre les nouvelles de Mora et de ses environs. Lesquels sont parfois un théâtre de guerre asymétrique. La déferlante terroriste y fait souvent des victimes. La ville est rendue tristement célèbre par des enlèvements assortis de rançons. Cet ensemble de frayeurs fait battre son cœur à Mora. Pourtant, son sourire éternel contredit l’existence d’un dépaysement éventuel.
Il faut justifier d’une santé de fer pour arriver le premier, même le dimanche », et devoir quitter le bureau au moins 12 heures plus tard. Des « heures supplémentaires » s’imposent d’ailleurs si la relève accuse du retard. Premier contact entre le Programme Agropoles et le monde extérieur, Emmanuel Namba sait orienter les visiteurs vers la secrétaire. Le plus grand bonheur de certains personnels est perceptible quand Emma frappe à la porte pour livrer les exemplaires des journaux de la journée. Vraisemblablement, Emma, c’est le personnel le plus amical du Programme Agropoles. Mais reçoit-il, lui aussi, des retours d’amitié ? À chaque conscience d’y répondre.