L’importation des tourteaux de soja connaît un recul sans précédent.
La lutte contre la fuite des capitaux a un nouvel allié : le soja. La production nationale jugule les importations sauvages d’antan, de l’opinion du Coordonnateur national : « Les commerçants avaient pris les éleveurs de poulets, de porcs et autres en otage. Les importateurs avaient constitué une sorte d’oligopôle qui pouvait se permettre de fixer les prix au petit bonheur». Les importateurs ont même revu leur prix à la baisse. Le sac de tourteaux de 50 kg ne se vend plus à 24.000 francs. Le juste prix actuel est stable à 17.000 francs. Les bénéficiaires souhaitent quasiment la braderie telle avec la drêche des Brasseries, mais le préfinancement des intrants et le prix du kg de soja à 160 francs auprès des cultivateurs, le stockage, le transport du Grand Nord à Douala, les salaires et les coûts de transformation en décident autrement.
En marge de la baisse du prix du sac de tourteaux, la limitation des importations imposée par une production nationale accrue dévoile un autre avantage. Il s’agit de la régulation. Les pénuries de tourteaux, du point de vue de Souleymanou Abba, Responsable régional de l’Agropole, n’existent presque plus. La production nationale «régule la mise à disposition des tourteaux au niveau des aviculteurs et des éleveurs parce qu’il n’y a plus de rupture de stock sur le terrain. Au moment des importations, des pénuries artificielles se créaient. Elles s’invitaient avec leur corollaire, notamment la flambée des prix ». Une telle situation amenait les bénéficiaires à se grincer les dents.